Que les parents Algériens soient rassurés, leurs enfants devraient pouvoir surfer sur internet en toute sécurité, dès le mois d’août prochain. Le groupe Algérie Télécom vient en effet d’annoncer le lancement d’une solution de contrôle parental pour leurs abonnés.
Le président-directeur général d’Algérie Télécom, Azouaou Mehmel, a présenté ce dimanche le système de contrôle parental que son entreprise est en train de développer, a rapporté APS. Le contrôle s’effectuera sous la forme d’un filtre : les parents pourront choisir les profils des sites à bloquer, tels que les jeux en ligne, les sites pour adultes, malveillants ou violents, a expliqué Azouaou Mehmel.
La présentation de cette solution de contrôle parental par le président-directeur d’AT s’est faite dans le cadre de la célébration de la journée internationale de l’enfance. Il a donc manifesté un vif intérêt pour le bien-être des enfants, en précisant par exemple que les «enfants sont exposés à des dangers dont les adultes n’ont, dans bien des cas, qu’une vague idée». Selon lui, il est donc de la mission de son entreprise de «faire reculer les dangers qui menacent chaque jour davantage nos enfants». Or les menaces sont nombreuses pour un enfant sur internet.
Le système de contrôle parental, qui sera commercialisé à partir du 15 août, prendra la forme d’un logiciel à télécharger directement sur le site internet d’AT. Disponible dans plusieurs langues, ce logiciel pourra s’installer aussi bien sur un PC que sur une tablette et fonctionnera avec tous les navigateurs web. Différentes options seront disponibles : limiter les horaires et le temps de connexion pour chaque utilisateur, créer des listes personnelles de sites à interdire ou autoriser, bloquer des téléchargements pour un utilisateur en particulier et interdire l’exécution d’application sur l’ordinateur. Un moteur de recherche spécial enfant sera aussi proposé afin que seules les listes de sites autorisés par les parents n’apparaissent dans les résultats de recherche.
Ce projet de logiciel semble opérationnel et perfectionné. Néanmoins, on a observé par le passé que les promesses d’Algérie Télécom n’ont pas toujours été tenues, du moins pas forcément en temps et en heure. L’accès à internet sur tout le territoire algérien et le haut débit généralisé ne sont, par exemple, toujours pas d’actualité alors qu’ils sont attendus de longue date. En mars dernier, Mehemel Azouaou avait lui-même reconnu les manques existant au niveau du réseau internet d’AT. Sur les ondes de la Chaîne III, il avait expliqué que « les supports utilisés étaient déployés et conçus pour la téléphonie. Aujourd’hui même si les gens demandent des lignes téléphoniques on sait que derrière ils cherchent une connexion ADSL. Il faudrait réadapter ces supports à ce service ». Pour pallier ces problèmes, il avait donc annoncé un plan d’investissement et de nouvelles mesures afin de parvenir à «deux millions d’accès supplémentaires au haut débit en 2013». Un objectif difficilement atteignable selon des experts du secteur. En tout cas, dans un pays où internet est encore difficilement accessible pour l’ensemble de la population, le contrôle parental était-il réellement la priorité la plus urgente ?